Dijon en transe : le Golden Coast Festival, nouveau temple du rap français

En septembre 2024, Dijon a vécu un séisme culturel. Pendant deux jours, la capitale des Ducs s’est transformée en temple du rap français, accueillant la toute première édition du Golden Coast Festival. Résultat : 52 000 spectateurs venus vibrer au rythme des beats, faire la fête et écrire une nouvelle page de l’histoire musicale hexagonale.

Un pari fou, relevé haut la main

Créer un festival entièrement consacré au rap, en région, loin de Paris et de ses grands circuits : beaucoup y ont vu un pari risqué. Mais les chiffres parlent d’eux-mêmes. Près de 50 000 billets vendus, en plus de 2 000 accréditations et invitations. Les organisateurs visaient large, ils ont frappé juste. Dijon est devenue l’espace d’un week-end la capitale incontestée du rap français.

Des millions investis pour un rêve XXL

Derrière les scènes monumentales et la programmation XXL, il y a des chiffres qui donnent le vertige. Le festival reposait sur un budget d’environ 5 millions d’euros. À lui seul, le public a financé plus des trois quarts de l’événement grâce à la billetterie (soit 3,5 millions d’euros). Les sponsors ont complété la mise à hauteur de 500 000 euros, et les pouvoirs publics – notamment Dijon Métropole – ont apporté leur pierre à l’édifice avec une subvention équivalente à 8 à 10 % du budget.

Un modèle financier audacieux, qui repose largement sur l’enthousiasme des fans. Et ceux-ci n’ont pas manqué à l’appel.

Un public venu de partout

Dijon n’a pas seulement attiré ses habitants. En réalité, 70 % des festivaliers venaient d’ailleurs. Soit environ 35 000 personnes, dont la moitié depuis la région parisienne. Autant dire que le Golden Coast a réussi son pari d’attirer une audience nationale.

Et cette marée humaine a eu un impact direct sur l’économie locale. Hôtels complets, restaurants bondés, bars animés jusque tard dans la nuit… Le temps d’un week-end, Dijon a pris des airs de grande métropole culturelle. Une vitrine parfaite pour une ville qui cherche à conjuguer patrimoine et modernité.

Le rap en majesté

Ce qui frappe aussi, c’est la symbolique. Longtemps marginalisé, parfois caricaturé, le rap s’offre désormais un festival à la hauteur de sa popularité. Le Golden Coast a donné une scène XXL à cette culture devenue dominante, réunissant un public jeune, mais aussi familial, dans une ambiance festive. Un signe que le rap, aujourd’hui, est au cœur de la bande-son française.

Un avenir déjà en construction

Si la réussite artistique et populaire est incontestable, l’équation économique reste à résoudre. Comme prévu, la première édition n’a pas dégagé de bénéfices. Mais les organisateurs avaient anticipé ce déficit de lancement. Leur objectif : atteindre la rentabilité d’ici à la troisième édition.

Pour y parvenir, une décision stratégique est déjà actée : dès la prochaine fois, le Golden Coast passera à trois jours. Plus d’artistes, plus de spectateurs, plus de recettes. De quoi installer durablement Dijon sur la carte des grands festivals européens.


En conclusion

En une seule édition, le Golden Coast Festival s’est imposé comme le géant du rap français. Avec ses chiffres impressionnants, son rayonnement national et son énergie débordante, il a transformé Dijon en capitale du hip-hop le temps d’un week-end. Et ce n’est qu’un début : l’histoire de ce festival ne fait que commencer.