Immortal Dreams d’Alice Oh : déjà un an de voyage musical

Sorti le 25 octobre 2024, Immortal Dreams marquait l’arrivée sur la scène indépendante du duo franco-américain Alice Oh. Un an plus tard, ce premier disque garde l’aura d’un projet hybride et ambitieux, qui tente de concilier énergie brute, pop accrocheuse et touches de rap. Une œuvre prometteuse, parfois inégale, mais qui pose d’emblée une identité claire dans un paysage musical souvent trop formaté.


Une esthétique hybride assumée

Dès le morceau-titre Immortal Dreams, le ton est donné : atmosphère planante, guitares saturées et flow scandé rappellent aussi bien la pop alternative de Twenty One Pilots que les expérimentations électro-rock de PVRIS. On sent chez Alice Oh une volonté de naviguer entre les genres sans se soucier des étiquettes.

Le duo alterne ainsi passages lumineux (Hello Hello Hello) et accès de rage frontale (Then Shut The F**k Up), ce qui donne à l’ensemble une tension constante. Si certaines transitions manquent encore de fluidité, l’intention est claire : brouiller les frontières entre rap, rock et pop urbaine, à l’image de figures comme Machine Gun Kelly ou Yungblud, tout en gardant une signature personnelle.


Des titres marquants et contrastés

Les six morceaux de l’album affichent des visages très différents :

  • Immortal Dreams, efficace et fédérateur, fonctionne comme manifeste.
  • Then Shut The F**k Up, agressif, assume son côté clash frontal mais risque de diviser.
  • Hello Hello Hello séduit par son refrain imparable, calibré pour devenir un hymne live.
  • Lie2Me apporte une touche plus mélodique, proche de la pop contemporaine façon Halsey.
  • Sugar Me Like a Candy, faussement sucrée, se situe dans une veine électro-pop acidulée.
  • Enfin, Digging My Insanity conclut sur une note sombre et viscérale, sans doute la piste la plus introspective.

Cet éventail prouve la versatilité du duo, mais révèle aussi une certaine dispersion : Immortal Dreams ressemble parfois davantage à un laboratoire qu’à une œuvre totalement aboutie.


Un disque qui trouve son public en marge

Sans campagne promotionnelle massive, Immortal Dreams a su trouver un écho sur les réseaux sociaux et au sein de la scène indépendante. Les morceaux sont repris en playlists, et l’univers visuel d’Alice Oh – entre imagerie cosmique et touches underground – attire une communauté fidèle.

Ce premier effort n’a pas encore franchi le cap de la reconnaissance grand public, mais il s’inscrit clairement dans une génération d’artistes qui revendiquent l’hybridité, loin des carcans de l’industrie.


Verdict critique

Un an après, Immortal Dreams reste un disque important, non pas pour sa perfection formelle, mais pour ce qu’il annonce. On y retrouve les qualités et les défauts d’un premier projet : une énergie débordante, une identité forte, mais aussi quelques hésitations dans l’équilibre des styles.

Reste que dans un paysage musical où la pop mainstream tend à se standardiser, Alice Oh propose une alternative rafraîchissante : un son qui ose, qui dérange parfois, mais qui ne laisse pas indifférent.

Note critique : 4,5/5
Un premier jet prometteur, qui vaut autant pour ses audaces que pour ses fragilités.


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